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samedi 22 septembre 2012

Boukhara

Salut a tous!
A Samarcande, des touristes tcheques m'avaient recommande une guest house a Boukhara. Chez Moubinjon. Quand j'arrive au centre de Boukhara, apres quelques jours de velo sans grand interet, je me renseigne. Apparemment, tout le monde connait Moubinjon! Un homme se propose a m'amener a la guest house. Il m'avertit que Moubinjon est particulier et qu'il n'est pas toujours facile! Lorsque nous arrivons a la guest house, je decouvre un homme d'un age certain qui m'accueille a bras ouverts. Il m'avertit, cependant, qu'il n'y pas forcement le petit dejeuner inclus (ca a l'air de dependre de son humeur...), qu'il n'y pas de douche etc. Le personnage me plait, je decide de rester. Je decouvre un personnage attachant avec qui je partage quelques moment complices. Je me sens chez lui, comme chez moi! Nous partageons des moments de franche rigolade avec lui et Sacha un Ouzbek de passage a Boukhara. C'est tres sympa!
Je passe mes journees, a arpenter les sites historiques de Boukhara, ou a me reposer a la guest house, c'est fou comme la vie de voyage peut etre stressante par moments!
La ville de Boukhara compte des monuments absolument splendides, des pures merveilles. Contrairement a Samarcande, le centre historique n'est pas un ''bunker a touristes''. La vie locale, bien qu'echoppes et hotels y soient nombreux, semble y avoir garder ses droits. C'est quand meme plus agreable de se promener dans des sites historiques ou on entend crier les enfants et ou on voit discuter les viellards, par exemple, plutot que de se ballader dans des sites sans ambiance. De plus, le centre historique de Boukhara est beaucoup plus compact qu'a Samarcande, ce qui le rend plus agreable a visiter. J'ai un reel coup de coeur pour Boukhara.
Bref, je coule des jours paisibles et heureux ici, a Boukhara ou je prends des forces pour la traversee du desert qui va me mener dans un premier temps a Khiva, puis a la frontiere kazakhe.
Je vous laisse, je dois aller au hamam (avec un petit massage...), quand je vous dis que c'est le stress...

A bientot,
Yannik

Samarcande

Salut a tous!
Je quitte Douchanbe, la route suit une plaine, qui, sans etre extraordinaire, n'est pas deplaisante. Je campe une derniere fois sur le sol tadjik.
Le lendemain, je me reveille sans difficulte en pensant qu'aujourd'hui je serai en Ouzbekistan, pays que j'avais adore il y a six ans. Je garde le souvenir d'un pays assez plat, assez monotone avec des champs de coton partout, mais surtout, je me souviens des terrasses des chaikhanas (maisons de the) ombragees au bord d'un canal, ou il fait bon se prelasser un moment. Je me rappelle egalement de l'accueil si chaleureux des Ouzbeks, du plov (plat national a base de riz, de carottes et de viande de mouton agremente d'une bose dose...d'huile (de coton, bien sur...)! Un regal! Et il a aussi ses villes : Boukhara et surtout Samarcande!
Les echos que j'ai eus d'autres voyageurs sont diametralement opposes a mes souvenirs! Ils font surtout etat d'un etat policier et d'une Samarcande defiguree! Voila qui est curieux...
A la douane, force est de constater que les informations que j'avais recues ne sont pas fausses! Pour la premiere fois de mon voyage, mes sacoches sont fouillees de fond en comble! Ca commence bien!
Apres la douane, je change cent dollars. Je me retrouve avec 270'000 soums ouzbeks. Le probleme, c'est que la plus grosse coupure est de 1000 soums! Il va falloir trouver une astuce pour stocker ces liasses de billets! Le spectacle est du reste cocasse, quand  vous voyez tous ces changeurs au noir se ballader avec des sacs plastiques remplis de billets!
Une fois que je reprends la route, je retrouve l'Ouzbekistan que je connaissais. La route file droit a travers les champs de coton. Des cueilleuses de coton, picniquant a l'ombre d'un murier, m'invitent a partager leur repas. Des vendeurs de melon m'appellent pour m'offrir un fruit. Des hommes, sur la terrasse d'une chaikhana, m'apostrophent pour m'offrir le the. Des gamins arretent de jouer pour me lancer des grands ''Hello!'' d'une gaiete toute enfantine. Une voiture s'arrete. Un homme en sort me tendant un litre de the, du raisin...et de l'argent! Une premiere journee qui me fait vite oublier les quelques tracas douaniers! Je pedale, un sourire beat aux levres. Je suis heureux, j'ai retrouve MON Ouzbekistan!
La suite de la route qui mene a Samarcande est plus compliquee. Pendant quatre jours, je ne fais que monter et descendre a travers des montagnes arides. Le paysage me plait, mais la route est difficile et elle est ponctuee de quelques controles de police.
A Chakhrisabz, a une petite centaine de kilometres au sud de Samarcande, je visite quelques sites historiques interessants sont le mausolee qu'Amir Timur s'est fait construire (il aura la facheuse idee de mourir en plein hiver a Samarcande et le col entre les deux villes etant inpraticable, il sera finalement enterre a Samarcande). Ca fait du bien de visiter des sites historiques, les premiers depuis le Taj Mahal, il y a plus de trois mois! La guest house ou je loge est un veritable havre de paix et le grand-pere de la famille, un hote exceptionnel!
J'arrive a Samarcande par un dedale de ruelles ou la vie bat son plein! Les anciens, assis sur des bancs, palabrent. Les enfants jouent au football ou me courent apres avec de grands eclats de rire contagieux! Je me sens bien ici, j'ai retrouve MA Samarcande! Enfin, c'est ce que je crois... Depuis ma derniere visite, une partie de cette ville pleine de ruelles et de vie, si plaisante, a ete rasee pour laisser place, vers le Registan, a des immeubles sans charme ou s'entassent boutiques et hotels. Une gigantesque esplanade de type sovietique y a vu egalement le jour. Je suis abasourdi.
Heureusement, les monuments tels que le Registan ou la mosquee Bibi Khanoum (pour ne citer qu ces deux-la ) sont toujours aussi impressionnants et je me regale du matin au soir a trainer mes savates dans tous ces sites charges d'histoire. Ces moments sont vraiments intenses.
Apres trois jours de visites, le moment est venu de quitter cette legendaire cite de la route de la Soie. Direction Boukhara.
A bientot,
Yannik

mercredi 5 septembre 2012

Douchanbe

Salut a tous!
Voila maintenant quelques jours que j'ai quitte le Kirghizstan (le bon cote, c'est que je n'aurai plus a l'ecrire...). Ces six semaines passees dans ce pays, apres mes mesaventures du debut, m'auront laisse un souvenir imperissable. Je garde en souvenir ces paysages de montagnes parfois sublimes, ces ciels constelles d'etoiles la nuit, la gentillesse des gens qui te sourient instantenement et t'offrent spontanement le the ou quelques fruits. Par-dessus tout, j'ai adore voir ces hommes, femmes ou enfants vivant en complete harmonie avec la nature sans essayer de l'apprivoiser. L'amour qu'ils portent a leur environnement et le plaisir qu'ils ont de vivre la, auront ete pour moi une vrai bouffee d'oxygene.
La route d'Och a Sary Tash est difficile et je le sais, je l'ai deja fait il y a six ans! (petite note pour les frangins Bouchardy : la route est maintenant goudronnee!). Apres une belle premiere journee de velo avec un col a 2400m, j'enchaine le lendemain par une centaine de kilometres me menant au pied du deuxieme col (culminant a plus de 3600m!). La j'essaie de trouver un endroit a l'abri du vent pour planter la tente. Je trouve refuge dans une etable dans un village. Bien m'en prend, car, a la tombee de la nuit, un orage violent eclate et il durera toute la nuit. Le seul bemol de cet endroit est qu'il est a cote d'une maison et que le petit dernier de la famille, Sultan, 4 ans, s'est decouvert une passion pour les pates que je me suis prepare et engloutira une bonne moitie de mon repas!
Le lendemain, je franchis, sous le soleil revenu, mon dernier col kirghize a 3630m. Profitant du vent soufflant dans mon dos, je decide de m'approcher un peu du Tadjikistan et m'arrete a Sary Moghul, 50 km apres le col. La route est magnifique et longe par le nord la chaine du Pamir. Il est des jours ou faire du velo est plus facile que d'autres, et celui-la en est assurement un!
A Sary Moghul, je decide, le lendemain,apres avoir laisse mes afffaires dans une guest house, de monter a velo par une piste vers le camp de base du Pic Lenine a 3400 metres. Je ne me reconnais plus, a peine sorti des montagnes, j'y retourne aussitot! Je me perds sur une des nombreuses pistes. Un vieillard m'accueille dans la yourte ou il vit durant l'ete avec sa femme et ses petits-enfants. J'aurai le droit a l'habituel Chai, a de la creme de yack et du fromage de chevre avant qu'il me ramene sur un sentier menant vers le camp de base.
L'endroit, compose de pettis lacs avec les montagnes en toile de fond semble joli, mais malheureusement, les nuages masquent une bonne partie du Pic Lenine. Je decide de passer la nuit dans une yourte amenagee pour les touristes. La encore, je fais le bon choix, le ciel se decouvrant le lendemain matin me laissant decouvrir un paysage splendide.
Lorsque je reprends la route depuis Sary Moghul vers le Tadjikistan et Duchanbe, le vent a tourne. Les paysages sont toujours aussi beaux et comme sur les 500 prochains kilometres je descends de 3000 metres a 750 metres, le vent de face n'est pas trop penible.
Je decouvre avec plaisir les petits villages du Tadjikistan, blottis au pied des montagnes et entoures de forets de peupliers. Dans ce paysage aride, chaque point d'eau ou petit ruisseau est immanquablement signale par les taches sombres des arbres qui y poussent. Je sais aussi que la se cache un village. Et, a chaque village, je suis poursuivi par des nuees d'enfants me saluant en me criant des "Hello!" a tue-tete. Chaque adulte me salue egalement. Plus qu'en me faisant un signe de main a l'occidentale, ils portent simplement leur main droite a leur coeur. J'aime beaucoup ce geste. J'aime aussi beucoup regarder ces vieillards avec leur barbes, leur calotte et leur tunique discutant a l'ombre d'un arbre. Des femmes discutent dans leur robes colorees, leur foulard attache sur la tete. Tout me parait tellement paisible. J'aime ces moments ou je decouvre une nouvelle culture, ou je prends du temps a observer ce qui m'entoure.
En voyant ces changements de culture, je remarque egalement que mon retour s'approche, et ca, ca me fait vraiment bizarre...
A bientot,
Yannik