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mercredi 24 octobre 2012

Bakou, suite..et fin?

Salut a tous!
Mon velo etant en piteux etat, je decide de partir a la recherche d'un magasin de velo. J'ai vu qu'il y en avait un dans une autre partie de la ville. Je decouvre le metro et ses regles locales: pour avoir un billet, il faut d'abord acheter une carte pour l'equivalent de 3 francs au guichet, puis aller vers un distributeur, passer sa carte, et alors seulement, on peut s'acquitter du billet (env. 30 centimes). Certains locaux ont une carte (allez savoir pourquoi!), et chaque fois  que l'un d'eux se presente a un distributeur, plusieurs personnes (dont moi!) lui tendent env. 30 centimes pour le prix de la course et il credite sa carte et fait passer un par les presonnes au tourniquet...Je ne comprends toujours pas le systeme et n'arrive pas a savoir ce qui a pousse certaines personnes a s'acheter une carte! Quand j'arrive au magasin, le proprietaire m'assure qu'il avaient les pieces que je demande trois mois auparavant, mais que maintenant non, mais qu'il en aurait certainement au printemps!
Je tente deux-trois autres magasins, mais aucun n'a la chaine dont j'ai besoin!
De guerre lasse, je decide de rallier Tbilissi en train, de tenter ma chance la-bas, et si je n'ai pas plus de succes, de retourner a Geneve en avion, fin du voyage!
Je vais a la gare pour connaitre les horaires et tarifs et pour savoir si il y a une possibilite de transporter mon velo. Il y a un guichet reserve pour les touristes ou un employe parle anglais. Le guichet est ferme, l'employe est parti au lunch et personne ne sait quand il sera la! Je regarde la montre, il est 15h30! Je fais un tour et qund je reviens, miracle, l'employe est derrier son guichet! Il me donne les horaires, les prix et m'assure qu'il n'y a aucun probleme pour le velo! Cela valait la peine d'attendre! C'est decide, je pars demain soir! Alors que je rentre a la guest house, je rencontre un jeune homme avec qui je discute, et la, j'apprends avec stupefaction, qu'il y a un magasin de velo et qu'ils pourront me reparer ma bicyclette a coup sur! Je lui demane ou c'est et comment s'appelle le magasin: il me marque sur une carte "Velotrek" et m'indique la station de metro la plus proche. Quand j'arrive a la station de metro et demande ou se trouve le magasin de velo "Velotrek", les gens ne me comprennent pas! J'apprends par la suite, en passant devant que "Velotrek" signifie velodrome. Devant le velodrome qui a ete detruit, un gars et trois velos...Il me dit que le magasin c'est lui et qu'il pourra me reparer mon velo! Je suis incredule, mais j'accepte sa proposition et lui amene mon velo le lendemain matin. Tbilissi attendra!
Le lendemain quand j'arrive, il  se presente, c'est l'entraineur de l'equie nationale junior! Il m'emmene dans son "magasin". C'est une piece de 2.50 metres sur un metre! Quelques velos (dont des beux velos de courses) sont la. Les murs sont decores de diplomes de course. Il me debarasse la seule chaise disponible et me demande de patienter, le mecano n'est pas encore la. J'attends. Je vois debarquer un gamin de 13-14 ans, c'est lui le mecano! Il prends mon velo, sa caisse a outils et commence son travail...dans la rue sous un pont autoroutier! Le patron me sort la chaise que je puisse assister a la reparation confortablement installe! Je suis ebahi en regardant la dexterite du gamin. Le patron s'absente frequemment et revient avec des pieces Hi-Tech! Je suis abasourdi. Les reparations et nettoyage dureront quelques heures. Le patron m'apporte le the, les quidams s'arretent et discutent avec moi en gesticulant. Le plus grand fan de la reparation est le flic local, un petit moustachu rachitique et completement survolte qui revient toutes les cinq secondes voir si les reparations avancent et surtout si je vais bien! Moi, qui voulait de l'authentique, je suis en plein dedans, et a Bakou, qui plus est! Je repars avec un velo comme neuf!
Le lendemain, je quitte la guest house avec mon velo et mes bagages pour la gare, direction Tbilissi! Je vais enfin revoir Remo qui m'attend la-bas! Apres avoir, encore une fois!, dit au revoir a la patronne de la guest house, je m'elance avec mon velo a travers les rues de Bakou. Quand j'arrive a la gare, je vais directement au guichet reserve aux etrangers. L'employee est charmante (comme beaucoup de femmes en Azerbaidjan!). Malheureusement, elle m'apprend, apres avoir telephone pour verifier, que je ne peux pas prendre mon velo dans le train! Voila ou j'en suis. Il me reste deux possibilites, soit prendre le bus pour Tbilissi demain ou m'y rendre a velo en environ une semaine. Grosso modo, soit je rejoins Remo, soit je le laisse partir. A l'heure qu'il est, je n'en sais rien, mais la nuit porte conseil!
A bientot,
Yannik

Encore Bakou!

Salut a tous!
Quand on aime une ville, on a tendance a vouloir y retourner... Quand, par contre, on aime pas une ville, on a beucoup moins envie d'y revenir... Je n'aime pas trop Bakou, j'espere vous l'avoir fait ressentir dans mon dernier message, pourtant, j'y suis de nouveau!
Quand je quitte Bakou, j'ai deja vu revenir deux personnes a la guest house, qui croyaient l'avoir quitte definitivment! Une qui s'est fait vu refuser la sortie du territoire a l'aeroport parce que son visa etait echu, l'autre qui avait recu des informations erronnees quant au depart imminent du ferry pour le Kazakhstan (encore lui!). Je ne peux m'empecher de penser (avec un plaisir un poil sadique...) qu'un des avantages de voyager a velo, c'est qu'on n'est pas tributaire de quelqu'un d'autre!
Je pars le coeur leger, l'envie de pedaler est la! Bakou est une grande ville et je me perds un petit peu dans ces faubourgs, je rallonge mon itineraire de quelques quarante kilometres! Mais, une fois sorti de cette ville, j'apprecie de retrouver un peu d'authenticite. Dans les villges ou je m'arrete boire un the, les cafes sont pleins de joueurs de dominos et de backgammon, et tout le monde me regarde debarquer en faisant des yeux ronds et en m'assailant de questions (en azeri, bien sur!)
 La route n'est pas facile, je n'avais pas prevu de tels reliefs! Les  montagnes ne sont certes pas hautes, mais la route monte et descend sans cesse! Ce qui, cela va sans dire, ralentit ma progression. En quittant Bakou, je quitte aussi son climat, et, dans les montagnes, je regoute aux joies de la pluie! Mais, j'ai du plaisir de retrouver ces paysages de nature et ces petits villages. La nuit tombe quand je plante ma tente. J'ai de la chance, le ciel se decouvre et comme, desormais a l'accoutumee, j'ai droit a mes quelques etoiles filantes quotidiennes!
Le lendemain, la route n'est pas plus facile, au contraire, elle grimpe un peu plus. De plus, le vent s'est bien leve et ralentit ma progression. Meme mon velo semble donner des signes de faiblesse. Je sais qu'il est ensable de partout et que les roues sont voilees, mais il tiendra bien jusqu'a Tbilissi! A la tombbe de la nuit, je plante ma tente dans un champ, la lumiere est magnifique. Au petit matin, quatre gros chieiens me regardent prendre mon p'tit dej' sans s'occuper de leur troupeau! Je suis oblige de rire quand je vois les deux bergers courir dans tous les sens pour reunir leur troupeau alors que les chiens sont la, couches pres de moi, attendant un hypothetique bon geste de ma part! Finalement, les bergers auront quand meme le temps de venir me trouver, et comme nous ne sommes pas aptes a communiquer, nous echangeons quelques sourire qui se tranforment bientot en rires! La vie est delicieuse parfois...
Je pars. Enfin, j'essaie...Apres moins de 100 metres, ma chaine se tord et casse! Impossible de reparer! Je decide de rejoindre la route principale, d'aller a la prochaine ville et d'y prendre le prochain train pour Tbilissi. Je regarde une derniere fois ma carte, et vois que le train ne passe par la! Je decide, bien contre mon gre de retourner a Bakou et a la guest house! Je fais du stop et la premiere voiture s'arrete. Il faut savoir, qu'ici, comme en Asie Centrale, toute voiture est un taxi inofficel et que tous le conducteurs s'arretent pour arrondir leur fin de mois! Apres une heure dans une vieille Lada, je me retrouve a la case depart!

jeudi 18 octobre 2012

Bakou

Salut a tous!
Ca y est, j'ai traverse la Caspienne! Et cerise sur le gateau, l'Azerbaidjan est le premier pays depuis longtemps ou il n'y a pas besoin de s'enregistrer...Je me croirais presque en vacances...
Apres une semaine d'attente a Aktau, lorsque j'apprends que le bateau est enfin pret a traverser, je me rends au port ou j'attends encore quelque heures. Puis c'est le depart au coucher du soleil, c'est beau...
Le lendemain soir, on arrive a Bakou. Personne ne connait la guest house ou je vais, mais les gens essaient de m'aider autant qu'ils le peuvent et finalement apres trois heures de recherches, je trouve la guest house.
Le lendemain, je visite Bakou. C'est une ville incroyablement riche. Les grands boulevards, les grands hotels, les boutiques de luxes, les 4x4, tout y est! Les prix sont egalements excessivement eleves. On m'avait averti que c'etait cher et luxueux, mais franchement, je n'aurais jamais pense a ce point. C'est vraiment la vitrine de l'Azerbaidjan et de ses richesse (gaz, petrole). Je ressens un peu la meme chose que lorsque  j'ai debarque du ferry a Dubai, en provenance de l'Iran. Si c'est comme ca, a chaque fois que je prends le ferry, je ne veux plus le prendre! Certes, on trouve des coins, ou des anciens azeris installent une table a l'ombre d'un arbre et y jouent bruyamment au backgammon, mais ils ne sont largement plus majoritaires, pourtant c'est l'Azerbaidjan que je veux trouver! Demain, je quitte Bakou a la recherche d'un Azerbaidjan plus authentique!  Et si je ne le trouve pas, c'est sur je trouverai plus d'authenticite en Georgie!

A bientot,
Yannik

vendredi 12 octobre 2012

Aktau, l'attente

Salut a tous!

Je suis maintenant a Aktau au bord de la Mer Caspienne ou j'attends...l'hypothetique ferry qui me menera a Bakou en Azerbaidjan.
Je savais que je devais me preparer a attendre ce ferry, il ne part que quand il est plein! Quand je me suis rendu a l'agence de voyage qui vend les billets on m'a du reste averti : "Vous savez qu'il n'y a pas d'horaires, que le ferry peut partir demain comme dans une semaine voire plus ?" Je dis que je sais et que j'attendrai. L'employe met mon nom sur une liste d'attente. Il me fait le decompte des ferrys partis pour Bakou lors des trois derniers mois : Un en aout (!), trois en septembre et deja deux en octobre. Il me fera signe quand il aura des nouvelles : "en general, il nous avertissent une dizaine d'heures avant le depart, mais la derniere fois, c'etait une heure avant le depart!". Moi, qui voulais eventuellement me faire des petites excursions dans la region, c'est rape! Mais, d'un autre cote, ca me plait, en voyage, rien n'est jamais sur.

A bientot,
Yannik

Desert, deuxieme partie

Salut a tous!
Alors que je quitte Noukous, je suis un peu perturbe. Vais-je y ariiver ? Si j'ai beucoup aime le desert et j'ai hate d'y retourner, je sais que mon visa ouzbek touche bientot a sa fin et que mon enregistrement a Noukous (prolonge...contre quelques dollars) me vaudrait des problemes en cas de problemes avec la police lors d'un controle.
Je pars avec un magnifique vent favorable et j'avale les kilometres sur une bonne route! Bien que le paysages ne soit pas des plus spectaculaires, j'ai beaucoup de plaisir a y evoluer. Tout est plat ici et monotone mais au moins j'avance. Les campements le soir sont toujours aussi magnifiques et silencieux! Seul bemol, il est absolument fatiguant d'avoir en premanence pendant six ou sept heures de velo, des dizaines de mouches autour de la figure! Mais l'avantage, elles m'offrent un peu de distraction et je me lance dans un grand jeu qui durera plusieurs jours : la chasse aux mouches en roulant!
Pour les controles de police, le premier s'est bien passe : les policiers etaient plus occupes a savoir d'ou je venais et a m'offrir du raisin qu'a controler mon enregistrement. Lorsque j'arrive au deuxieme, qui est situe au carrrefour qui mene a une petite ville ou je souhaite m'arreter pour faire le plein d'eau, je constate que les policiers sont dans leur guerite avec les passagers d'un bus. Tant pis pour l'eau, je ferai sans encore un jour! Je passe le barrage.
Au bout de quelques jours, j'arrive a la frontiere. J'ai reussi! Je ne suis pas peu fier de moi : 1800 km en un mois a travers l'Ouzbekistan en prenant le temps de visiter Samarcande, Boukhara et Khiva!
Le controle a la douane ouzbeke (alors que je quitte le pays!) me prend deux heures, mais je passe! A moi le Kazakhstan!
A la douane kazakhe, un officier me prend sous son aile et me montre le batiment ou je dois faire le controle de mon passeport, je prends place dans la file. Je discute un peu avec les autres personnes dont un Azeri qui est particulierement fier que j'aille dans son pays par la suite. Apres une heure, je n'ai pas avancer d'un pouce dans la queue. Je me dis que c'est quand meme un peu long pour un controle de passeport et je sor fumer une cigarette. L'officer me voit et me demande si c'est bon pour mon controle de passeport. J'essaie de lui faire comprendre que c'est long et que ce n'est pas encore bon. La, il pique la mouche et me demande de le suivre : nous depassons toute la queue ce qui me rends mal a l'aise, mais plutot que d'etre jaloux, les gens dans la queue sont contents pour moi. On arrive aux guichets; je constate qu'il n'y a aucun douanier! Cela fait une heure qu'on attend et qu'il n'y a personne, si ce n'est un jeune douanier qui nous remet a l'ordre quand la queue se defait! L'officier appelle un douanier et cinq minutes plus tard je suis au Kazakhstan!
Apres la douane, je me mets en quete d'un endroit pour changer mes soums ouzbeks en tenge kazakhs. Impossible, pas de bureau de change, pas de changeurs au noir! Je me lance alors dans un nouveau metier pour moi : changeur au noir! Avec mes trois mots de russe, je vais voir les routiers ou passagers de bus qui se rendent en Ouzbekistan pour changer mes soums! Ca me prendra une heure, et si je ne fais pas d'affaire, je ne suis pas perdants: je n'ai plus de soums ouzbeks et j'ai quelques tenge kazakhs! Maintenant, je peux anouveau rouler!
Quand j'arrive a Beyneu, le lendemain, je suis heureux. Je dois aller a la police pour m'enregistrer (on doit s'enregister dans les 5 jours suivants l'entree au Kazakhstan) et apres je chercherai un hotel ou je passerai une bonne nuit avant d'attaque les 500 derniers kilometres de desert avant Aktau et la Mer Caspienne. Tous les voyageurs rencontres qui ont fait cette route m'ont dit la meme chose : C'est super difficile, il n'y a pas vraiment de route c'est plutot une piste en sable durci et il ya beaucoup de camions, donc beaucoup de poussiere. Mais, je me sens pret a affronter cette "route", je me rejouis meme! Mais quand j'arrive au poste de police a Beyneu pour l'enregistrement, je dois dechanter : l'officier me dit que ce n'est pas possible, que je ne peux m'enregistrer qu'a Aktau. J'essaie de lui expliquer que je suis a velo, que je ne peux pas faire 500 km en trois jours, etc... Rien n'y fait, il me dit que c'est impossible. Je me fache quand je le vois faire un enregistrement pour un Ouzbek en 2 minutes chrono en main! Mais, pour moi, c'est impossible! De guerre lasse j'abandonne et me rends a la gare pour prendre un billet pour Aktau. Et la, au guichet, rien ne semble s'arranger pour moi : l'employe me fait comprendre que je ne peux pas prendre mon velo dans le train! Une situation kafkaienne dont je serai sorti par une balayeuse de la gare qui connait quelqu'un qui parle anglais a la gare d'Aktau, qui l'appelle... et tout s'arrange, j'embarque le soir meme dans le train et mon velo aussi...

A bientot,
Yannik

Noukous

Salut a tous!
Noukous, ca ne vous dit rien ? C'est normal, moi non plus avant... Cette ville situee dans une region desolee ne vaut pas la peine d'etre visitee. Elle ne recele aucune merveille architecturale et est semblables a de nombreuses autres villes de l'ex Union Sovietique avec ses bouevards gigantesques et ses batiments demesures. Sans oublier les monuments et statues qui fleurissent un peu partout.
Mais Noukous survit et attire des touristes occidentaux. Pourquoi ? Parce qu'elle n'est situee pas tres loin de l'ex Mer d'Aral mais surtout grace a un homme : Igor Savitsky. Peintre, en charge du musee d'art local pendant les annees sovietiques, il a accumule nombre de toiles de peintres sovietiques des annes de l'Union, meme, voire surtout, des peintres interdits, et a ainsi preserve beaucoup de peintures et sculptures qui auraient ete perdues a jamais.
J'ai eu beaucoup de plaisir a visiter ce musee et je voulais le faire partager.
Encore bravo et merci, Monsieur Savitsky!

A bientot,
Yannik

Khiva

Salut a tous!
Il y a six ans (deja!), lorsque nous avions traverse l'Ouzbekistan avec Je et Lex, j'avais vu des photos de Khiva et je m'etais promis d'y aller. Alors quand j'arrive dans cette ville en 2012, cela me fait quelque chose!
Je flane dans les ruelles de la vieille ville. Je pense souvent a Yazd (en Iran) en me promenant dans cette ville,  construite principalement en adobe. Elle est entouree d'une muraille (en adobe egalement). Les sites sont moins impressionnants qu'a Samarcande ou Boukhara, mais ils sont tous situes au meme endroit et font de la vieille ville un endroit tres plaisant a visiter, meme si, comme sur tous les sites touristiques en Ouzbekistan, les echoppes de souvenirs ont envahi chaque niche de medrese ou chaque recoin de mosquee. La vieille ville est egalement habitee de quelques 4000 personnes, des lors, des qu'on quitte les principaux sites touristiques, on se retrouve plonge quelque peu dans la ville locale.
Mais rien ne vaut, de deambuler dans le bazar, qui comme partout en Asie Centrale est le veritable coeur de la ville. La, je me retrouve vraiment plonge dans la vie locale. Tout le monde vient ici faire ses achats et plus...On discute de tout et de rien, on rit, on s'engueule, on discute les prix... Quel plaisir de marcher entre les stands, de se muer en simple spectacteur de la vie qui se deroule autour de soi.
Je vais egalement deux fois au cinema en plein air, au milieu de la vieille ville ou ils projettent des films ouzbeks des annees 40 sous-titres en anglais. Les films sont simplistes et les sous-titres folkloriques (je defie  quiconque, meme un anglophone, de lire quatre lignes de sous-titres en moins d'une seconde!), mais c'est un reel bonheur d'etre la et de pouvoir s'immiscer un peu plus dans la culture locale.
Je vais voir (avec trois autres touristes) en taxi (!) les vestiges de forteresses, datant de plus d'un millenaire, en adobe dans les desert alentour. Malgre que je regrette de ne pas etre venu a velo et de ne pas rester pour la nuit ici, je suis reellement impressionne par la resistance de ces vestiges aux epreuves du temps. Pour moi, il est inconcevable que des batiments batis en boue puissent resister aussi longtemps. Ma pensee s'egare dans ces lieux en contemplant le desert environnant, et je me demande contre qui, contre quoi ces forteresses etaient baties, il n'y a rien autour! Je pense aussitot au "Desert des Tartares" de Buzzati et a son heros qui passe sa vie a faire la sentinnelle depuis sa forteresse deserte dans l'espoir de pouvoir la defendre un jour contre un hypothetique envahisseur...
Avant de vous laisser, parce que je vois que je me suis legerement egare, je voulais encore juste vous dire qu'un coucher de soleli sur Khiva vaut tout l'or du monde, c'est une pure merveille quand les remparts se teintent d'orange et quand vous montez sur la tour ouest des remparts et vous admirez la vieille ville.

A bientot,
Yannik

Desert

Salut a tous!
Je quitte Boukhara avec une forte envie de rouler, comme a chaque fois apres plusieurs jours de repos. Mais, cette fois, se mele a cette envie, la crainte. La crainte de traverser le desert. Que vais-je trouver dans ces paysages inhospitaliers, ou la vie semble se resumer a quelques buissons et quelques petites betes...
La premiere journee se passe bien, la route est bonne et plate, le vent est quasiment nul. A ma droite, du sable, a ma gauche...du sable.
Des la deuxieme journee, je dois dechanter. La route est criblee de nids de poule (quand il reste de l'asphalte!) et le vent a la mauvaise idee de se lever, et comme trop souvent, il souffle de face. La route si plate hier, n'est qu'une succession de courtes montees et descentes. Le vent m'asseche la gorge et de nombreuses mouches viennent me dire bonjour! Je ne le sais pas encore (et heureusement!), mais je vais devoir faire avec ces elements jusqu'a Khiva, ou presque.
Le voyage a velo n'est pas toujours une partie de plaisir, mais si tout etait facile, ce serait lassant!
La presence de villages, tous les cinquante ou soixante kilometres (en moyenne) me motive a avancer. Je me rejouis toujours de m'arreter et de manger quelques chose et de boire quelque chose de frais. Mais, a chaque bouiboui ou je m'arrete on me propose inmanquablement et exclusivement de la soupe ou du the! Il fait plus de 30 degres, j'ai vraiment envie d'autre chose!
Si les journees sont harassantes, les soirees et nuits sont extraordinaires! Quel plaisir de planter sa tente dans ces endroits desoles ou les silence regne en maitre. Le soir, apres s'etre teinte d'orange vif au coucher du soleil, le ciel s'illumine de milliers d'etoiles! Si c'est pas du bonheur, ca???

Je m'arrete dans une epicerie au bord de la route acheter un peu d'eau. Je m'assieds avec le proprietaire et nous bavardons autour d'un...the, evidemment! Il me pose une question qui semble le travailler : " C'est vrai qu'en Europe, il y a beaucoup de maisons et que dans les villes, il ya des immeubles ou des centaines de gens vivent ?" J'aquiesce. Il reste incredule, son plus proche voisin vit a plus d'un kilometre! Un autre monde...

En approchant d'Ourgentch, le paysage change radicalement. Le desert s'arrete net et laisse sa place a un paysage de verdure et a des champs cultives. Je suis proche du fleuve Amou-Daria et la region est drainee par des nombreux canaux, principalement destines au champs de coton. Alors que je me demandais la nuit passee si l'automne avait commence, j'ai la reponse aujourd'hui; les peupliers et certains autres arbres sont jaunes. Bien que je me sente bien dans cette oasis de verdure, veritable pays de cocagne apres le desert, j'ai un certain sentiment de malaise. Ce reseau de canaux a contribue a l'une des plus grandes catastrophes ecologiques du XXeme siecle : l'assechement de la mer d'Aral.

A bientot
Yannik